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Eh oui, déjà repartis à l'autre bout du monde... dans le Cotentin

dimanche 19 juin 2016

Du 15 au 17 juin: Playa Larga



On se réveille à 5h45 ce matin, notre hôte nous a réservé un taxi pour nous emmener au terminal de bus. A 6 heures, on entend le taxi nous appeler d’en bas, mais nous sommes coincés derrière la porte de la cage d’escalier, sans la clé, puisque cette porte est scrupuleusement sous contrôle de nos hôtes (patrons, employés, mamie,…). On se décide à sonner une fois, puis deux fois, puis une troisième fois… puis nous frappons à la porte de la chambre. On voit apparaître, émergeant d’un pâté assez dense, la patronne et mamie, qui nous ouvrent la porte sans un mot… on est toujours dans l’expectative quant aux louanges affichées sur les murs, qui vouent aux béatitudes l’amabilité et la gentillesse des propriétaires des lieux.

On s’engouffre dans le taxi (vieille lada, pas de ceinture de sécurité, c’est la norme ici…) qui nous emmène en silence jusqu’au terminal de bus, en nous faisant découvrir la zone industrielle de la Havane. On s’enregistre avant l’embarquement, l’employé de la compagnie nationale recompte méticuleusement à trois reprises les 5 tickets avant de nous les tendre, on enregistre méthodiquement les bagages en soute, et Anne stoppe toute négociation avec la dame pipi en refusant de lui donner les 0,50 CUC qu’elle réclame après coup (6 h du mat’, pas mangé, il fait déjà chaud,… elle sait pas à qui elle a à faire !!)

Le bus est une heureuse surprise : récent, climatisé, la route jusqu’à Playa Larga se fait sans problème. Sur les bords, on aperçoit toutes sortes d’attelage à cheval, d’auto-stoppeurs, que le chauffeur double sereinement en les frôlant de plus ou moins près.

Après 3 heures de route, on arrive à Playa Larga. Quelques cyclo-taxis se précipitent, nous indiquant que notre casa particular se situe à 2 km – 2 km et demi de là. On décline gentiment, et après à peine 10 mn de marche, on y est. Pour les JO de Rio, si Yohann Diniz a la gastro, on est prêts pour le 10 km marche !!!

On récupère les clés de notre chambre, on sera un peu tassés, mais il y a le bon nombre de couchages, une clim, et même un frigo à disposition.

On se change, et on part à la plage derrière chez nous. Ce n’est pas le plus beau coin de l’ile, on est au fond de la baie des cochons, l’eau est un peu troublée par des feuilles, et quelques débris jonchent la plage… mais on se baigne, l’eau est chaude, et ça fait du bien.







On rentre faire une petite sieste, puis on part acheter avec Anne dans une petite baraque d’un autre temps 2 sandwiches qui ne nous coûtent quasiment rien. Après avoir nourri nos enfants, on retourne sur une autre plage toute proche. Le vent s’est levé et fait la joie des véliplanchistes et kitesurfeurs du coin. On saute dans les vagues au milieu des algues. Puis les nuages se font de plus en plus gris -noirs, on trouve plus prudent de se rapatrier dans la maison. La fin d’après-midi est marquée par des pluies violentes qui s’abattent sur nous.







On en profite pour jouer à l’abri. Le repas prévu sur la terrasse se déroule finalement au rez-de-chaussée à l’abri (soupe, puis poulet accompagné de riz/crudités/bananes grillées/haricots verts, puis glace en dessert). Le prix est assez cher comparativement aux sandwiches du midi, mais c’est bien cuisiné et copieux.

Petits jeux puis dodo, la clim s’éteint pendant la nuit, la température monte gentiment jusqu’au réveil.

Petit-déjeuner sur la terrasse, c’est varié, en grande quantité, et très local…. On adore !!























Après le petit-déjeuner, on repart pour la plage d’hier après-midi. Pas grand monde, l’eau est toujours aussi bonne mais pas très claire, le fond est sableux-vaseux et pas mal de branches-feuilles dans l’eau. Ca ne nous empêche pas de plouffer en cœur ! Notre séance plage est écourtée par l’approche rapide de nuages menaçants comme hier après midi, avec un vent puissant et une noirceur de ciel qui n’augure rien de bon !




On regarde à l’abri la pluie tomber, les vendeurs de fruits en charrettes à chevaux déambuler dans les rues, les casas en chantiers se monter. Vers 14h30, le soleil se décide à se remontrer, on en profite pour aller au-delà des frontières de notre « quartier ». On achète au passage quelques pizzas, parce que les enfants trouvent que le petit-déj était copieux, mais surtout lointain. On passe devant les affiches qui vantent le courage et l’habileté de leurs soldats, et surtout de leur chef Fidel, dans la victoire contre les américains dans cette baie. Ça fait un peu daté, mais ils ont l’air d’y être particulièrement attachés, et la propagande semble bien tenace.



















Au bout de 20 mn de marche, on atteint une autre plage, beaucoup plus jolie et sympathique que les deux premières. Après un petit aller-retour à la chambre, histoire de récupérer les maillots qu’on avait négligemment laissés là-bas, on replouffe gaiement dans les vagues. Une petite fille de 5 ans décide de nous accompagner et passe une heure à jouer dans l’eau avec Anne, Timéo et moi.

A la fin de l’après-midi, quelques voitures viennent se garer sur le sable, les canettes et bouteilles de rhum surgissent, une sono est posée sur le capot… l’ambiance change d’un seul coup, on se sent un peu moins à notre place, et on rentre tranquillement chez nous.

Repas sur la terrasse (filets de poisson ou porc, encore très bon), on fait la connaissance du fils de la patronne. Une trentaine d’années, il fait des sorties snorkeling le matin, est prof de surf l’après-midi, et s’occupe des casas le soir… Très occupé, mais comme il nous dit : plus on travaille, plus on gagne d’argent (il me rappelle quelqu’un, mais le physique n’est pas tout à fait le même !!)

 


















Il semble convaincu que le tourisme va exploser dans le coin, ça explique les dizaines de chantier de petites casas en cours. On aimerait lui demander que les locaux prennent un peu plus soin de leur environnement (cette manie de tout jeter par terre, même sur les plages), et essayent d’assurer un tourisme un peu plus développement durable. Mais le fait d’avoir été privés d’un certain nombre de choses pendant 50 ans, et l’arrivée imminente de clients plutôt fortunés doit forcément les faire saliver un peu, et on est finalement assez mal placés pour les blâmer. Il n’empêche qu’on se pose des questions sur le modèle de tourisme qu’ils vont choisir.

Dernière nuit ici, demain matin on reprend le bus, direction Cienfuegos, à environ 1h30 de route…

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